lundi 22 décembre 2008

Sarkozy, président de l’Europe, et la France alors ?

Nicolas Sarkozy serait-il meilleur président européen que président français ? Alain Bernard est-il meilleur sur 100 m que sur 50 ? Le parallèle est hasardeux mais chacun aura saisi mon propos.
Est-ce à dire que l’envergure de Mr Sarkozy comme celle de Alain Bernard, ne lui permet de s’exprimer que sur longue distance ?

A en croire la presse, qu’elle soit de gauche ou de droite, la critique est unanime sur la qualité de la présidence européenne de Mr Sarkozy. En effet, durant ces 6 mois, il n’a eu de cesse d’œuvrer pour une Europe unie face à la crise. Il a fait preuve durant ces 6 mois d’un grand sang froid et a démontré que l’Europe pouvait répondre aux grand défis de façon coordonnée. La vieille Europe reste quoiqu’en dise les Américains d’une grande stabilité et d’une grande sagesse malgré l’épreuve de la crise financière. Elle s’oppose de facto à la relative « panique » américaine et aux décisions que les dirigeants ont pu prendre. Ces décisions ont démontré une grande précipitation et une incompétence patente à résorber ou tout du moins à contenir la crise actuelle. Aujourd’hui, le bilan de la présidence française au contraire de l’administration Bush est très positif malgré les tensions au sein du couple Franco-allemand. Angela Merkel a beau tenté de faire bonne figure et fustiger « l’agitation » médiatique du président français, rien n’y fait. Sarkozy a séduit l’Europe et a définitivement endossé les habits d’homme d’état. Durant ces 6 mois de mandat, il est clair que Mr Sarkozy a pris une nouvelle dimension, emmagasiné une certaine sagesse et démontré une rare clairvoyance face à la crise qui frappe le système économique mondial.
Depuis la présidence français, j’entretiens l’idée – d’ailleurs défendue par Mr. Sarkozy – qu’un super gouvernement européen ne serait pas une mauvaise chose. Au delà de l’actuelle présidence tournante, que certains considèrent comme un « fardeau » tant leur euroscepticisme est criant, un super gouvernement permettrait sans nul doute de donner une vraie identité européenne à notre système politique. On l’a vu durant la présidence Sarkozyste, l’Europe s’est montrée volontariste, moderne, stable et rassurante. Jamais depuis le « non » à la constitution, l’Europe n’avait démontré une telle « envie » d’aller de l’avant. Le monde politique était unanime pour souligner une Europe moribonde qui aurait les pires difficultés à se relever des différents réferendums. L’europe a aujourd’hui intégré que la population reste vigilante quand à sa construction tout en lui reconnaissant des avantages certains face à la crise. L’Europe doit donc poursuivre activement sa construction et se poser comme la garante absolue de la démocratie et de la stabilité du monde.

De fait, le retour de Mr. Sarkozy sur le « plancher des vaches » risque d’etre difficile. Après tant de succès européens, revenir à l’incurie de la classe dirigeante nationale risque de doucement fâcher le président. Rendons à César ce qui lui revient, ne fustigeons pas toute la politique Sarkozyste mais soulignons la contestation qui prend forme, notamment sur la réforme du lycée, le travail dominical, la crise du logement ou les licenciements. Sur ces sujets, Nicolas Sarkozy n’est pas encore parvenu à trouver la juste formule, celle qui permettrait d’atteindre un consensus. Je n’évoque pas non plus la disgrâce de certains ministres ou secrétaire d’état, particulièrement issus de la diversité dont l’attitude va à l’encontre du bon sens.

Sur les réformes en cours, personne ne nie la nécessité d’une réforme du lycée ou du travail dominical. Seulement, le tempo employé par le ministre de l’hésitation nationale n’est sans doute pas le bon. Il y a urgence à reformer surtout l’éducatif qui souffre de maux profonds mais la reforme passe pas la négociation et la conquête de l’opinion – donc des parents d’eleves-. Mais contrairement à l’environnement, un grenelle de l’éducation n’est pas envisagé. A tort. De grands états généraux sur l’école permettrait sans doute de trouver une ligne de réforme et de sortir du dogmatisme politique qui guide les réformes depuis près de 20 ans. Il faut je crois faire vite, tant la jeunesse de ce pays semble pris d’ignorance culturelle et tant les programmes actuels ne forment à « pas grand-chose ». Notre pays est riche de par son histoire, sa culture, sa géographie. A-t-on cherché à comprendre pourquoi cette réforme pouvait effrayer ? A-t-on-cherche à comprendre le lycéen des années 2010 ?
Si Nicolas Sarkozy veut rester dans l’histoire, c’est l’éducation nationale – et secondairement la rénovation des banlieues – qui sera son podium on son tombeau. En cas de succès, il aura démontré sa compétence à réformer un domaine ou l’ensemble de ses prédécesseurs ont échoué lamentablement, sa capacité à être le président de tous les français. Dans le cas contraire, il ne serait que le successeur de J. Chirac, prisonnier de son idéologie droitière. J’ai suffisamment d’estime pour cet homme pour croire qu’il n’est pas de ceux la.

lundi 15 décembre 2008

Les questions de société a l’UMP.

Certains fustigeront le cote très sérieux voire austère de mon approche journalistique sur le sujet du jour, mais je fais suite à de « presque » vives critiques à l’encontre de mes articles précédents. Il est vrai que mon potentiel « futur » métier ne consiste uniquement à martyriser les gouvernants mais plutôt d’analyser avec sérieux et rigueur les mutations du paysage politique. Voila pourquoi aujourd’hui je souhaite aborder ce sujet qui contrebalancera la cacophonie à gauche et rétablira une once de vérité, parce que à droite aussi parfois les gens se divisent. A mon avis d’ailleurs, c’est pire car c’est un peu comme flatuler dans du velours. A droite c’est « je déteste » mais de manière cordiale avec mon foulard et ma chemise vichy, mon pantalon feu de plancher et mon nom de famille à particule – encore que je fais l’impasse sur les vaguelettes sarkozyste dans les cheveux -

Revenons au sujet du jour. Je fais suite à plusieurs interviews données par Jean François Copé sur le sujet ou il aborde les divisions sur les questions de société au sein du parti majoritaire. On le voit aujourd’hui, l’UMP se divise sur plusieurs de ces sujets – brulants - et notamment sur le travail le dimanche. Je dois tout de même concéder à la droite, l’audace d’aborder des sujets aussi polémique sans démontrer d’arrière pensées politiques – là je suis soit crédule soit idiot, car des arrières pensées politiques, il y en a toujours surtout à droite -. Sur cet aspect, la droite a clairement fait sa mutation a contrario de la gauche, qui bien mal inspirée de vouloir tenir la distance du pouvoir, rechigne à aborder et débattre de sujets polémiques – encore que je m’engage sur un terrain glissant mais c’est en tout cas l’impression qui semble prévaloir-. Comme si selon les penseurs du PS, il y avait des sujets qui ne devaient pas être discuter ou débattus. Je crois pourtant, et ce n’est pas être libéral que de dire cela, que tous les sujets doivent être abordés et c’est prendre les français pour des chèvres que de croire qu’ils sont totalement hermétiques au changement, la preuve flagrante étant la dernière élection présidentielle.
Mr Copé à la délicatesse de ne pas aller trop loin dans l’exposition du sujet, mais clairement cette polémique interne au parti présidentiel met en lumière deux courants distincts, les libéraux – C. Goasguen, P. Marini - et les conservateurs chrétiens – C. Boutin -. Difficile sur ce sujet de trouver un terrain d’entente dans la mesure ou je vois difficilement les conservateurs sacrifier le sacro saint repos dominical consacré à la messe pour une hypothétique augmentation du pouvoir d’achat. D’autant plus, que je doute de la popularité d’une telle mesure sur la durée. Elle doit je crois être souple dans son application comme ne l’a pas été à titre d’exemple la loi sur les 35 heures. C’est d’ailleurs ce que propose Mr Copé, une sorte de consensus, mou pour certains, qui ne résoud rien pour d’autres.
Bizarrement, l’empirisme en France n’est pas vraiment la panacée, pourtant l’ouverture le dimanche a démontré sous divers aspects de bon et de mauvais points. Aux députés de trouver un juste milieu, et si ce juste milieu avait été trouvé par Mr Copé ?

Le débat sur le travail le dimanche n’est qu’une petite partie des divisions du parti sur l’idéologie sociétale. Cela ne fait qu’alimenter le débat existant au sein du parti sur toutes les questions relatives au mariage, à l’homosexualité, l’homoparentalité, l’éducation. En effet, j’imagine difficilement Mr. Sarkozy ne pas évoluer sur de telles questions – eu égard par ailleurs l’influence grandissante de Madame – et ne pas lancer des pistes de réflexion sur des sujets plus sensibles. Je n’évoque pas non plus l’euthanasie qui fait débat à droite comme à gauche et qui montre dans une certaine mesure – mais c’est une opinion personnelle – l’archaïsme relatif de la classe politique à l’égard du suicide assisté. Cela dénote je crois un décalage entre la classe politique et sa capacité à juger le degré de tolérance de la population française à l’égard de questions nouvelles. Sur l’euthanasie, le gouvernement accouche d’une souris alors que le débat en lui-même n’est pas clos. Notre population vieillit, c’est un fait, et la question se posera de nouveau. Au-delà de l’UMP, et en regardant la classe politique dans son ensemble, il semble que les questions de société soit un facteur de division assez net. D’autant plus que les français sont peut être prêt à évoluer sur beaucoup de questions, preuve de la prise de conscience du monde changeant qui nous entoure.

mardi 2 décembre 2008

Du narcissisme du footballeur.

Aujourd’hui je choisis un sujet facile : le footballeur écrivain – les plus talentueux d’entre vous diront que c’est antinomique -. En tout cas, c’est facile car peu d’entre eux – et c’est pas faute de regarder les émissions traitant du foot – savent aligner une phrase sans que celle-ci ne soit bourrée de fautes syntaxiques ou de problème de vocabulaire - le vocabulaire moyen d’un footeux se limitant à environ 200 mots, Cf William Gallas dans le Grand Journal la semaine dernière -.
Pour en revenir au sujet du jour, vous aurez constaté la « jeune » frénésie littéraire qui s’est emparée des footeux pour écrire et décrire leurs vies de « misère » – les exemples les plus récents étant J. Rothen et W. Gallas -. C’est vrai que les footeux, ils en ont des choses à dire… Vous aurez j’imagine pris note de la pointe d’aigreur dans mon analyse.
Je lisais l’édito du rédac chef de « l’équipe mag » et j’étais déçu de voir que celui-ci ne pointait pas a mon sens le vrai problème. Certes, il soulignait a juste titre que Gallas aurait été bien inspiré de fermer son « claque-merde » mais il oubliait fort injustement de mentionner cette manie qu’on les plus ignorants du monde du football de vouloir écrire des bouquins pour coucher leur états d’âmes et croire que les 30 premières années de vie – dans des hôtels de luxe entourés de petites pépés- vont passionner le peuple et particulièrement le supporter de foot. J’ai l’inconscience de croire, voire la naïveté que la race humaine n’est pas descendue aussi bas – quoique en regardant TF1 parfois je me pose légitimement la question- et que le Français moyen se tape de la vie perso du footballeur comme de sa première communion – cette dernière remarque n’est pas très judéo chrétienne dans le forme, ni dans l’esprit d’ailleurs -.

Premier point. Ces bouquins sont proprement illisibles – encore que les nègres qui les accompagnent s’évertuent à donner une fluidité de lecture à leurs péripéties – car vide de tout contenu. C’est l’apologie de l’ignorance, ignorance qui se paie la tranche horaire la plus rentable à la télévision. C’est un peu la téléréalité du footballeur. Soyons réalistes, ils n’ont rien à dire de vraiment pertinent, ne font pas avancer le débat de fond sur la mutation du sport en général et du football en particulier – pléthores d’exemples : le statut de la profession, le comportement des joueurs sur et en dehors du terrain, le foot business – alors qu’ils sont les acteurs même de ce milieu. Pour disserter sur les frasques des uns et des autres, bizarrement tout le monde a quelque chose à dire mais pour aller plus loin sur une notion intellectuel de ce sport, personne ne souhaite se mouiller. Tout le monde se fout des secrets du vestiaire, tout le monde se fout de savoir que Gallas était une chèvre au collège. De fait, on a souvent le sentiment de regarder un épisode de « Plus belle la vie » avec ses faux décors de Marseille, avec son ciel bleu permanent et sa réalité bien cachée.

Ne serait-il pas pertinent de s’interroger sur l’impact de leurs comportements sur les enfants, de saluer les initiatives de certains joueurs en faveur des quartiers défavorises, d’aborder la question de la rémunération des joueurs, de leur implication dans la vie de la cité, le thème du dopage, ou bien encore le lien entre les supporters et les clubs, le racisme. Les sujets sont nombreux et si certains osaient les aborder, sans aucun doute le football et le sport y gagneraient.

Le problème que j’aborde dans le football, trouve également sa place sur un terrain plus général. Celle de la prise de parole de sportifs – pas toujours bien inspirés intellectuellement – ou de pseudo star de téléréalité – qui s’offre une sorte de pseudo légitimité de parole sous prétexte qu’ils ont acquis une notoriété médiatique - qui n’ont souvent pas grand-chose à dire mais qui souhaite coute que coute faire passer un message dont la pertinence pour la plupart reste largement à démontrer. Je dis oui aux sportifs mais je dis oui à ceux qui alignent des idées claires, des phrases sans fautes syntaxiques et qui ont une contribution réelle au débat d’idée. Vous allez me trouver cruel, mais un Gallas, un Rothen n’apportent rien de bon et ne l’ouvrent que pour la promotion de leur livre – si le terme « livre » correspond à ce type de torchon-. De fait, je salue l’initiative de Pauleta dont les qualités morales sont indéniables et qui en rapport avec sa capacité à être pertinent sur des sujets de fond, ne s’aventure que dans ce qu’il connait. Son intervention sur le plateau de Ruquier s’en est tenu au déroulement de sa carrière, a son livre d’image et au reversement des recettes à des enfants défavorisés. Voila aussi un facette du travail d’un footballeur, celui d’une personne au service des plus faibles, une notoriété pour parler et pour aider les autres, une tribune pour ceux qui ne gagnent pas 100.000 euros par mois.

Ce travail, Zinédine Zidane – sans doute l’exemple le plus connu - l’a compris et consacre son temps et son argent à parler de ce qu’il connait. Rai, ex joueur du PSG fait de même au Brésil dans les favelas. Ces anciens joueurs ne s’affichent pas dans les soirées, ne vomissent pas le fric comme peut le faire Cristiano Ronaldo ou Gutti. Le « ballon d’or » doit à mon sens saluer les qualités de joueur mais aussi les qualités d’homme. Ces hommes doivent être des exemples pour les gosses. Ils doivent ainsi être irréprochable sur et en dehors du terrain car l’un ne va pas sans l’autre.