jeudi 16 octobre 2008

Sifflets et aigreur au Stade de France

Tout un symbole. Et jamais deux sans trois. Et encore un pays du Maghreb. A Saint Denis… Il est facile de coucher sur papier les clichés vis-à-vis de ce qui s’est passe en préambule de la rencontre « amicale » entre la Tunisie et la France. Les politiques de droite comme de gauche mais de droite surtout car on s’indigne beaucoup a droite des qu’il s’agit d’identité nationale – moins lorsqu’il s’agit des moins bien pourvus – se sont levés comme un seul pour fustiger l’attitude de « quelques » âmes perdus. Parlons franchement et mettons de cote cette hypocrisie et ce politiquement correct. Premièrement, ils n’étaient pas quelques uns mais au moins la moitie des tribunes a siffler notre hymne national. Deuzio, il siffle car Marseillaise égale Nicolas Sarkozy = Dalle d’Argenteuil = Problème des banlieues toujours latent. Ensuite, ils sifflent la Marseillaise et alors ? Alors quoi, alors ils disent qu’ils en ras-le-bol d’être montrer du doigt dans la rue. Et nous, ne ferions nous pas la même chose ? N’est ce pas un moyen comme un autre d’exister surtout devant pareille affluence ? Evidemment que ce manque de respect envers la patrie est choquant mais est ce leur patrie ? Cette patrie leur a-t-elle donner une chance d’être la leur ? Avons-nous fait quelque chose pour ces gamins ?
Voyons les choses avec réalisme et franchise, ceux qui sifflent sont des « Maghrébins » - apparemment le mot est difficile a prononcer ici en France – oui des Maghrébins que la France fait semblant d’accepter voire hypocritement d’assimiler depuis plus de trente ans. Mais disons les choses comme elles sont dans la vie réelle, les noirs et les arabes dérangent, la France est un pays raciste mais ne veut pas se l’avouer car elle est aussi le pays des droits de l’homme donc de la tolérance. Au moins, l’Espagne et l’Italie affiche clairement leur xénophobie vis-à-vis des populations immigrés. Bien sur, il est facile de dire que le vote du FN est un vote contestataire, mais dans ce vote, quel pourcentage représente la peur de l’autre ? la Xénophobie ? Pour rappel, le 21 Avril 2002, Jean Marie le Bel est arrivé au 2e tour de l’élection présidentielle. Certains en dépriment encore – Cf Lionel Jospin -, d’autres semblent omettre le danger qu’a pu représenter le FN avec ses thèses négationnistes, son poujadisme puant et son conservatisme branlant.

Mais en France, on préfère l’hypocrisie et on préfère s’indigner dans un premier débat – sifflets = arrêt du match - pour mieux occulter le second, le problème récurrent et toujours non résolu de nos banlieues. Sur le premier problème, qui va juger dans quelle mesure la Marseillaise est suffisamment siffler pour arrêter la rencontre ? Grace a un applaudimètre ? Au nombre de gens qui sifflent ? L’état va payer un « sifflet – sticien » spécialiste des hymnes ? Passons sur cette décision qui me semble un peu exagérée et qui donne beaucoup de publicité a ces jeunes qui n’en demandaient pas tant.
Le second débat est la beaucoup plus intéressant mais bizarrement les réactions d’indignation sont beaucoup moins nombreuses. Oui, la France terre d’immigration a « toujours » un problème avec sa population immigrée de 2e et 3e génération. Pourquoi ? Parce qu’elle n’assume pas, parce qu’elle a peur, parce qu’elle est raciste et qu’elle ne le dit pas.

Aujourd’hui la France se réveille comme chaque fois que l’hymne national est bafouée et s’indigne. Mais c’est trop facile, la France doit mais ne veut pas assumer ses erreurs dans les banlieues, les plans de relance, les plans de sauvetage, les plans d’aménagement… Rien n’y fait car rien n’est fait. Les ghettos continuent d’etre des ghettos et des zones de non droit, le dialogue n’est toujours pas d’actualité entre les forces de l’ordre et la jeunesse. Si la politique de gauche fut laxiste et incohérente, celle de droite est violente et inefficace. Mais l’orgueil est trop fort, la France ne dit pas qu’elle se trompe. Pourtant la France s’est trompée il y a 7 ans lors de France – Algérie, la France s’est trompée lors de France – Maroc, et la France se trompe encore lors de France – Tunisie.

La France ne doit donc plus s’étonner.

mardi 14 octobre 2008

Pas de soutien a Marina Petrella

Le soutien a Marina Petrella est-il un soutien « de gauche » ; ce même soutien qui fait que la gauche – que ce soit la gauche de la gauche ou la droite de la gauche - perd sur le terrain de l’ordre depuis l’élection de J. Chirac.
En réfléchissant posément les choses, il est facile de se rendre compte que la polémique sur la « libération » de Marina Petrella a en commun avec les émeutes dans les banlieues, ce sentiment de défense du coupable qu’entretient la gauche depuis longtemps. Il est évident que je ne prêche pas la paroisse de l’UMP mais j’essaie simplement de comprendre ce qui fait qu’aujourd’hui, l’électorat de droite reste a droite ou qu’une partie de l’électorat de gauche se résolve a voter pour l’UMP. L’insécurité médiatique qui prend place chaque jour sur notre téléviseur n’y est sans doute pas étranger… et la population de demander pour plus d’ordre et de sécurité. Oui, Oui, le français est honnête même si cela peut surprendre.

De fait, comment se retrouver dans certaines valeurs de la gauche de la gauche – et que ne dénonce pas clairement la droite de la gauche – notamment de défense du coupable désigné. Que je sache Marina Petrella s’est rendu coupable d’assassinats au sein des Brigades rouges, elle a été condamnée pour ces actes. Quelle aurait été notre réaction si Khaled Kelkal – l’auteur des attentats du Metro Saint Michel – avait trouvé refuge en Italie puis bénéficier d’une clause de libération humanitaire.
Les plus à gauche diront que je pratique un populisme de caniveaux et trivial, mais dire que quelqu’un est coupable car c’est le cas, n’est pas une idéologie de droite, c’est simplement idéo-logique.

Pourtant rien ne justifie un tel revirement d’opinion malgré l’état de sante de la terroriste. Il ne s’agit pas d’un problème « d’humanité » mais d’idéologie. Le sujet fut le même a l’époque des émeutes, ou la gauche, tout du moins une partie de la gauche fustigeait le comportement du gouvernement en arrivant même a légitimer les exactions des jeunes. Alors oui, les jeunes dans les banlieues sont livrés a eux même, sans travail dans des ghettos totalement coupés de la vie de la cité - au sens philo du terme -, mais est-ce une raison pour en arriver a une telle dimension de violence, et est ce normal que certains cadres de gauche trouvent des justifications a ces comportements. De fait, la brèche avait été habilement exploité lors de la campagne présidentielle ou Sarkozy soulignait qu’il n’était pas du coté de « ceux qui ne payaient pas leur ticket ». Les exemples sont nombreux, exemples ou la gauche se met du coté du coupable pour lui trouver des excuses – tels les affrontements en Gare du Nord lors de l’interpellation d’un resquilleur – ou encore le pseudo embarras de Besancenot avec l’ancien leader d’Action Direct. Et cette philosophie de défense systématique des « méchants » mais « opprimés » ne plait pas a une bonne partie de la population, qu’elle soit de droite ou de gauche.

Cette idéologie de recherche permanente d’excuses agace plus d’un électeur et expliquerait notamment pourquoi et pour longtemps la gauche ne pourra re-séduire l’électorat de droite. Elle y était pourtant parvenu sous Mitterrand – qui aurait pratiqué une politique de droite d’après la légende -. Depuis, la gauche reste campé sur ce militantisme insécuritaire – il est interdit d’interdire - étudiant et naïf sans prendre la mesure des conséquences politiques. Ségolène Royal s’est pourtant risqué sur le terrain glissant du populisme, notamment avec les camps militaires, mais difficile de croire a un discours approximatif qu’elle ne pratiquait que depuis quelques mois. Ce que je vais écrire me terrifie, mais les thèmes de l’insécurité, de la sécurité, de l’ordre sont des thèmes que Nicolas Sarkozy transpire, des thèmes qu’il pratique depuis des décennies. Ils sont des thèmes naturels de la droite que la gauche n’a jamais souhaité abordée de manière frontale. Et l’électorat ne s’y trompe pas. Est-ce a dire que la gauche est refugiée depuis la disparition de Mitterrand dans une puberté post Mai 68 ? Non, simplement elle se refuse a travailler des thèmes sensibles, qui font débat en son sein et qu’elle considère comme nauséeux. Si le PS veut retrouver une crédibilité sur ces thèmes spécifiques, il doit opérer sa mutation sur ces sujets et les aborder de front. La simple polémique ou dénonciation ne suffira pas a crédibiliser le PS sur ces sujets, qui sont devenus le champ d’action – ou d’exaction – unique de l’UMP.

Alors Messieurs de la gauche, Réagissez !!!

vendredi 3 octobre 2008

Pourquoi Bertrand Delanoë ne pourra pas devenir Président ?

Le sujet est discriminant, discriminatoire et il est brulant. En effet, Parler de l’orientation sexuelle, de la couleur de peau ou des convictions politiques est discriminant et puni par la loi.
Néanmoins, et parce que je crois que Bertrand Delanoë est éminemment brillant – et de loin bien meilleur que Royal – et en position pour être un jour présidentiable car il est a gauche celui qui d’après moi incarne le mieux la fonction. Si l’homosexualité est entrée dans les meurs depuis pas mal d’année, la discrimination et son positionnement géographique reste flou. J’entends par là, qu’a Paris l’orientation sexuelle et avouée de Mr Delanoë est parfaitement assumée et ne constitue en rien un problème. Mais comme aime a le répéter François Bayrou, Paris n’est pas la France. Des élections ne se jouent pas sur la seule ville de Paris et sa banlieue. Petit rappel pour les parisiens pure souche qui ne franchissent pas le périphérique, la France est un pays rural et le 1er pays agricole au monde.

Certains diront que mon raccourci est un peu facile, et dire que les paysans sont nécessairement homophobes relèvent de l’idiotie. Néanmoins, nous avons face à nous une population plutôt croyante et que l’Eglise n’est pas spécialement reconnue pour sa tolérance a l’égard des « minorités » sexuelles. En outre, la manière dont Sarkozy s’est comporté pour rester de manière absolue – voire viscérale - « en couple » et officiellement marié avec Cecilia laisse songeur. Il fallait ménager un certain électorat de droite. Imaginez alors un homosexuel. La France qui se dit pays des droits de l’homme et de la tolérance, a démontré a plusieurs reprises avec le vote protestataire en faveur du Front National – et ce même si ce vote n’est qu’un vote de contestation, il a existé – qu’elle pouvait avoir des relents douteux envers les « minorités ». Certains détracteurs du maire de Paris n’hésitent pas l’affubler du quolibet « Notre Dame de Paris ». Malgré l’affirmation de son homosexualité et le fait que le sujet ne soit pas pour le moment un « problème », ne pourrait-il pas le devenir, tant la dernière campagne présidentielle a verser parfois dans le glauque et dans la rhétorique sexiste.

De fait, aujourd’hui connait-on un seul dirigeant ou grand de ce monde qui est affirmé avec vigueur son homosexualité ? A ma connaissance non, ou leur présence sur la scène médiatique internationale ou locale est bien cachée. Nous avons donc eu le premier président divorcée, aurons nous le premier président Gay ? La question se pose en effet, gardons a l’esprit que le président de la République est amené a rencontrer de nombreux gouvernants, d’Afrique, de Russie, d’Amérique Latine, pays dans lesquelles l’homosexualité n’est pas a proprement parler une norme. N’a-t-on pas assister a des lynchages d’homos dans les rues de Moscou ? Certains pays d’Afrique ne considèrent-ils pas l’homosexualité comme un crime ? Même en France, certains membres de l’UMP considèrent les homos comme des bêtes curieuses. Il y a peu, Christian Vanneste déclarait encore que "l'idée même d'homophobie tend à accréditer l'idée que le comportement homosexuel a la même valeur que d'autres comportements, alors qu'il est évidemment une menace pour la survie de l'humanité".

Il reste donc du chemin a parcourir pour que les mentalités changent, et je n’ose imaginer la tournure que prendrait la campagne politique si d’aventure Mr Delanoë devenait un présidentiable potentiel.
Nous sommes malgré tout en droit d’attendre de nos politiques une certaine tenue sur le sujet et que la France doit par son histoire – pas toujours glorieuse sur les minorités - démontrer que quelque soit l’orientation sexuelle ou religieuse, qu’elle s’attache aux compétences et seulement aux compétences.