vendredi 3 octobre 2008

Pourquoi Bertrand Delanoë ne pourra pas devenir Président ?

Le sujet est discriminant, discriminatoire et il est brulant. En effet, Parler de l’orientation sexuelle, de la couleur de peau ou des convictions politiques est discriminant et puni par la loi.
Néanmoins, et parce que je crois que Bertrand Delanoë est éminemment brillant – et de loin bien meilleur que Royal – et en position pour être un jour présidentiable car il est a gauche celui qui d’après moi incarne le mieux la fonction. Si l’homosexualité est entrée dans les meurs depuis pas mal d’année, la discrimination et son positionnement géographique reste flou. J’entends par là, qu’a Paris l’orientation sexuelle et avouée de Mr Delanoë est parfaitement assumée et ne constitue en rien un problème. Mais comme aime a le répéter François Bayrou, Paris n’est pas la France. Des élections ne se jouent pas sur la seule ville de Paris et sa banlieue. Petit rappel pour les parisiens pure souche qui ne franchissent pas le périphérique, la France est un pays rural et le 1er pays agricole au monde.

Certains diront que mon raccourci est un peu facile, et dire que les paysans sont nécessairement homophobes relèvent de l’idiotie. Néanmoins, nous avons face à nous une population plutôt croyante et que l’Eglise n’est pas spécialement reconnue pour sa tolérance a l’égard des « minorités » sexuelles. En outre, la manière dont Sarkozy s’est comporté pour rester de manière absolue – voire viscérale - « en couple » et officiellement marié avec Cecilia laisse songeur. Il fallait ménager un certain électorat de droite. Imaginez alors un homosexuel. La France qui se dit pays des droits de l’homme et de la tolérance, a démontré a plusieurs reprises avec le vote protestataire en faveur du Front National – et ce même si ce vote n’est qu’un vote de contestation, il a existé – qu’elle pouvait avoir des relents douteux envers les « minorités ». Certains détracteurs du maire de Paris n’hésitent pas l’affubler du quolibet « Notre Dame de Paris ». Malgré l’affirmation de son homosexualité et le fait que le sujet ne soit pas pour le moment un « problème », ne pourrait-il pas le devenir, tant la dernière campagne présidentielle a verser parfois dans le glauque et dans la rhétorique sexiste.

De fait, aujourd’hui connait-on un seul dirigeant ou grand de ce monde qui est affirmé avec vigueur son homosexualité ? A ma connaissance non, ou leur présence sur la scène médiatique internationale ou locale est bien cachée. Nous avons donc eu le premier président divorcée, aurons nous le premier président Gay ? La question se pose en effet, gardons a l’esprit que le président de la République est amené a rencontrer de nombreux gouvernants, d’Afrique, de Russie, d’Amérique Latine, pays dans lesquelles l’homosexualité n’est pas a proprement parler une norme. N’a-t-on pas assister a des lynchages d’homos dans les rues de Moscou ? Certains pays d’Afrique ne considèrent-ils pas l’homosexualité comme un crime ? Même en France, certains membres de l’UMP considèrent les homos comme des bêtes curieuses. Il y a peu, Christian Vanneste déclarait encore que "l'idée même d'homophobie tend à accréditer l'idée que le comportement homosexuel a la même valeur que d'autres comportements, alors qu'il est évidemment une menace pour la survie de l'humanité".

Il reste donc du chemin a parcourir pour que les mentalités changent, et je n’ose imaginer la tournure que prendrait la campagne politique si d’aventure Mr Delanoë devenait un présidentiable potentiel.
Nous sommes malgré tout en droit d’attendre de nos politiques une certaine tenue sur le sujet et que la France doit par son histoire – pas toujours glorieuse sur les minorités - démontrer que quelque soit l’orientation sexuelle ou religieuse, qu’elle s’attache aux compétences et seulement aux compétences.

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