vendredi 12 juin 2009

Le reservoir a idée du PS est vide... Flute, encore une défaite à l'horizon

L’émission Envoyé Spécial d’hier soir fut riche d’enseignement. Intéressant de découvrir en détail cette inconnue « Martine » Aubry. Comme disait il y a quelques temps de cela une certaine Ségolène, qui connait « Martine Aubry » ? On y découvre une femme politique plutôt attachante doté d’une personnalité affirmée et qui déborde ou tout du moins semble déborder de compétences sur la municipalité Lillloise. Une sorte de laboratoire de « l ’Aubrysme », un terme qui d’ailleurs revient à plusieurs reprises dans le reportage. Le sujet a le mérite et la qualité de montrer la différence entre la « Martine » de Paris et celle de Lille. Et c’est précisément sur ce point que je souhaite m’attarder. En effet, comment se convaincre de la survie politique du PS ou encore de la modernité de ses idées quand on voit dans quel marasme psychologique se trouve le premier secrétaire dès que celle-ci franchit la rue de Solférino. Au cours du reportage les réunions semblent s’enchainer et le constat qui me vient en tête est le suivant : Les socialistes sont les champions de l’analyse politique, ils ont une très belle lecture de leur situation mais semblent incapables d’appliquer les décisions qui s’imposent ou même d’imposer l’idée qui fera mouche auprès de l’électorat populaire. Martine Aubry est pourtant le candidat idéal pour faire le job, sobre et sérieuse, rigide ce qu’il faut pour s’imposer et faire des choix, elle est aujourd’hui la seule sans doute à pouvoir incarner le Premier secrétaire dans la configuration actuelle. Problème, le refus de présidentialisation du parti et l’absence de leader est aujourd’hui le chemin de croix du PS. En effet, Martine est parfaite pour ne pas devenir président de la République. N’y a-t-il pas déjà dès le mode de désignation ou le mode de fonctionnement un problème d’affirmation du leadership ?

Aujourd’hui, les choses sont plutôt simples, l’ensemble du bureau politique fait le constat que le PS n’attire plus son électorat de jadis, que son « charisme » naturel d’opposition s’est fortement émoussé et que ses idées ne séduisent pas. Problème, depuis le 21 Avril 2002, le PS ne s’est vraiment jamais remis de cette débâcle (oh cela ne doit pas être la première fois que j’évoque la chose). Et la droite a su avec brio et justesse appuyer sur la plaie…

Aujourd’hui la situation du PS comme je le soulignais est préoccupante. Pas de leader médiatique, pas de leader dans les idées ni dans les esprits, pas de grand communicant, bref pas d’homme politique moderne comme peut l’être un Nicolas Sarkozy susceptible d’embraser et de passionner l’électorat. Le PS n’a jamais gagner la bataille des riches mais est en train de perdre celle des pauvres. De fait, les formations qui gravitent dans la galaxie PS picorent ses voix chaque fois un peu plus. Le refus par ailleurs de Cohn-Bendit d’allier ses forces pour créer un grand parti d’opposition risque de rendre la tache de Martine un peu plus difficile encore. Les derniers votants au PS sont les fonctionnaires et les profs, nantis d’une France post soixante-huitarde qui refuse de mouiller le maillot comme les autres, qui ne voit qu’acquis et luttes sociales et qui parle d’un pouvoir d’achat dont elle ne devrait pas se plaindre. Comment ne pas identifier une cruelle opposition entre un électorat d’éduqués / d’érudits et un électorat de sacrifiés du capitalisme – les ouvriers - qui a le sentiment que le PS ne défend pas ses valeurs avec toute force. Je crois que le conflit des universités est criant de vérité à plus d’un titre. Au lieu d’instrumentaliser profs et étudiants pour défendre l’université, que fait le PS pour défendre la classe ouvrière dans le cadre des licenciements économiques ? Aujourd’hui rien…

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